- TORTICOLIS
- TORTICOLISTORTICOLISContracture douloureuse aiguë frappant les muscles du rachis cervical, le torticolis se caractérise par son unilatéralité ou sa prédominance d’un seul côté qui tend à imprimer une torsion au cou, et à dévier plus ou moins nettement la tête du côté sain. Comme les lombalgies, les torticolis simples sont des localisations inflammatoires fugaces de type arthritique accompagnant le plus souvent diverses maladies infectieuses bénignes. Les formes récidivantes ou d’allure chronique doivent, en revanche, faire craindre des lésions ostéoarticulaires vertébrales.• 1562; n. pr. Torticollis plur. « bigots » 1535; du plur. it. de torto collo, proprt « cou tordu », par allus. à l'attitude dévote des bigots♦ Torsion involontaire du cou avec inclinaison de la tête accompagnée de sensations douloureuses dans les muscles. Avoir, attraper un torticolis. — Par ext. Douleur, gêne provenant d'une position pénible du cou.torticolisn. m. Position anormale de la tête et du cou s'accompagnant d'un raidissement musculaire douloureux.⇒TORTICOLIS, adj. et subst.I. — Adj. et subst., vxA. — Adj. [En parlant d'une pers.] Qui a le cou de travers. Cette attaque d'apoplexie l'a rendu torticolis (Ac. 1835, 1878).B. — Subst., au fig. [P. réf. à ceux qui ont le cou de travers] Faux dévot. Ne vous fiez pas à ces torticolis (Ac. 1798-1878).II. — SubstantifA. — PATHOL. Dyskinésie de la tête ou du cou, d'origine traumatique ou rhumatismale, caractérisée par une contracture douloureuse des muscles et par une amplitude limitée du mouvement de rotation ou d'extension. Avoir un torticolis; attraper un torticolis (fam.). Mon cou était appuyé contre mes flanelles. Si maintenant je l'éloignais de ces flanelles avant d'avoir laissé tomber ma chaleur, je suis sûr de prendre un torticolis et peut-être une bronchite (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 305). Un certain nombre d'affections osseuses ou rhumatismales du cou peuvent être à l'origine des maux de tête: infiltration cellulitique douloureuse de la nuque, arthrose cervicale, (...) torticolis aigu, hernie discale cervicale (QUILLET Méd. 1965, p. 337).♦ Torticolis spasmodique. Torticolis caractérisé par la contraction spasmodique des muscles du cou provoquant une rotation de la tête dans un sens ou dans l'autre avec inclinaison latérale. [Babinski] a le premier soutenu l'organicité du torticolis spasmodique, qualifié alors de torticolis mental, et essayé sa cure par la section du spinal (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 263).B. — P. ext. Douleur, raideur passagère due à une tension ou à une position pénible du cou. J'ai été horriblement souffrant toute la semaine d'un torticolis; mais je suis mieux, et le voyage achèvera de me remettre (HUGO, Corresp., 1825, p. 429). De m'être courbée si bas sur les enfants, je me couchai avec le torticolis, avec mal dans le dos, mal dans les reins, mal dans les jambes (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 33).— P. méton Position pénible du cou. Théâtre à angles morts et à torticolis, ce théâtre est moins fait pour le spectacle de la scène que pour celui de la salle (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 58).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1535 subst. plur. Torticollis « faux dévots, cafards » (RABELAIS, Pantagrueline Prognostication, éd. M. A. Screech, chap. 5, p. 15, 29, var.); b) 1542 adj. tortycolly « qui a le cou tordu » avec allus. au sens de « faux dévot » (ID., Pantagruel, chap. 30, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 363: Adonc nectoya [...] le col, et puis la teste [...]: et les afusta justement [...] affin qu'il [Epistémon, dont la tête était coupée] ne feust torticolly (car telles gens il haissoit de mort)); 2. 1562 subst. plur. torticollis « contractures douloureuses du cou » (A. DU PINET, Hist. du Monde de C. Pline Second, t. 2, p. 179: Sa racine [de Baccharis] cuytte, prinse en breuvage, est tenuë pour singuliere aux spasmes: aux torticollis et baissemens de teste). Empr. à l'ital. torti colli, plur. de torto collo « faux dévot, bigot » (1re moit. du XVe s., BURCHIELLO d'apr. CORT.-ZOLLI; 1542 collo torto, L'ARÉTIN, ibid.; cf. aussi torcicollo ds DEI et collo torto ds BATT.), propr. « cou tordu », les faux dévots tenant la tête penchée pour marquer leur dévotion. Voir HOPE, p. 225. Fréq. abs. littér.:17. Bbg. QUEM. DDL t. 6.
torticolis [tɔʀtikɔli] n. m.ÉTYM. 1562; tortycolly, 1532, Rabelais, adj., « qui a le cou de travers », probablt création plaisante d'après un lat. fictif tortum collum.❖1 Torsion du cou avec inclinaison de la tête accompagnée de sensations douloureuses dans les muscles. || Le torticolis est un rhumatisme (→ Douloureux, cit. 1). || Avoir, attraper, prendre un torticolis (→ Neurasthénique, cit. 1). — (1873). Douleur, gêne provenant d'une position pénible du cou.1 Sœur Constance Je me suis endormie sous la lucarne, et voilà maintenant que j'ai le torticolis.Bernanos, Dialogue des Carmélites, in Œ. roman. Pl., p. 1709.2 Tout cela, épuisant à suivre, à déterminer du regard, engendrait une sorte effrayante et presque douloureuse de vertige, de torticolis et de mal de mer.Émile Henriot, la Rose de Bratislava, III.2 Torcol (oiseau).
Encyclopédie Universelle. 2012.